60 morts (11 soldats israéliens et 49 palestiniens), 700 blessés et un dialogue complètement bloqué. Le nouvel affrontement qui déchire depuis mardi les deux communautés se solde par un lourd bilan. Les perspectives de négociations entre l'Etat hébreu et l'Autorité palestinienne semblent de surcroît réduites à zéro et le processus de paix en passe d'être sabordé. Malgré les appels de la communauté internationale, Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, a réaffirmé, au terme d'une réunion spéciale cette nuit, son intention de continuer les travaux du tunnel, à l'origine de cette reprise des conflits.
Une rencontre entre les autorités palestinienne et israélienne est cependant prévue dimanche. Pour l'heure, les deux gouvernements se rejettent mutuellement la responsabilité de la crise. Selon le chef du gouvernement d'Israël, c'est à l'Autorité palestinienne que revient la transgression des accords de paix. Yasser Arafat s'est pour sa part indigné du "massacre perpétré par les israéliens" dans les territoires occupés. Le chef de l'Autorité palestinienne espère qu'une médiation égyptienne participera aux négociations.
Cette après-midi, une réunion du conseil de sécurité de l'ONU devrait se dérouler. Ses cinq membres permanents, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne et la France, ont demandé la réouverture du dialogue et la reprise du processus de paix. Ils ont également souhaité que les travaux engagés par l'Etat hébreu, relatifs au tunnel si polémique, soient stoppés. Cependant, il est peu probable qu'à l'issue de cette réunion du conseil de sécurité, une résolution soit prise vis à vis d'Israël.
Les dernières options politiques du gouvernement israélien ont contribué à exacerber les tensions du côté de l'Autorité palestinienne. La reprise des implantations de colons dans les territoires occupés ou la destruction il y a quelques semaines d'un bâtiment palestinien au coeur de Jérusalem-Est, ont sans doute incité Yasser Arafat à se tenir à cette position de fermeté. L'injonction faite, à plusieurs reprises, aux palestiniens de manifester en a été le résultat. Aujourd'hui, jour de prière pour les musulmans, pourrait voir la naissance de nouveaux combats. La situation était encore calme ce matin.